À quelques jours de la reprise, nous avons pris des nouvelles de deux joueurs qui ont dû vivre la saison dernière… depuis l’infirmerie.
Léo Saudemont et Ken Jaussi ont chacun subi une blessure sérieuse — rupture du ligament croisé postérieur pour Léo, rupture totale du tendon d’Achille pour Ken — les obligeant à mettre un coup d’arrêt brutal à leur saison.
Entre séances de kiné, patience, motivation et soutien du groupe, ils reviennent sur leurs derniers mois, sur ce que ces épreuves leur ont appris, et sur leurs ambitions pour la suite.
Une discussion franche, qui sent la détermination et l’envie de retrouver le terrain… le tout à l’image de l’esprit US Mozac : solidarité, engagement et plaisir de jouer.
Peux-tu revenir sur les circonstances et la nature de ta blessure ?Léo : Lors de la réception de Parlan Le Rouget début avril 2025, sur une action anodine , à l’heure de jeu, j’ai senti comme un élastique qui claquait dans mon genou. Résultat : rupture du ligament croisé postérieur du genou droit.
Ken : Je me suis fait une rupture totale du tendon d’Achille à la jambe gauche, qui est ma jambe d’appui. C’est arrivé le 23 mars, lors du match retour à domicile contre Cournon-d’Auvergne. On ne sait pas vraiment la cause exacte, mais probablement une fatigue liée à une sursollicitation de la zone. Sur une reprise d’appui pour enclencher une course, le tendon a complètement lâché, alors que je n’avais jamais ressenti de douleur particulière avant ça.
Quel a été ton ressenti dans les jours qui ont suivi ? Plutôt colère, frustration, ou déjà tourné vers la suite ?Léo : Plutôt frustré de ne pas avoir pu aider les gars sur la fin de saison car le maintien n’était pas encore acquis, mais rapidement tourné vers la suite pour espérer être prêt pour le début de saison prochaine.
Ken : Sur le moment, j’étais un peu dans l’incompréhension, surtout que je n’avais jamais eu de blessure nécessitant une opération. Après la chirurgie, j’étais plus détendu. J’ai vite compris que c’était juste une question de temps, et que la colère ou la frustration ne serviraient à rien. Du coup, j’en ai profité pour me concentrer sur d’autres choses. Et comme je vois que ça progresse, c’est motivant pour le moral
Où en es-tu aujourd’hui dans ta convalescence ?Léo : Actuellement je suis sur la fin de ma convalescence, après 3 mois et demi de rééducation chez le kiné. J’ai même repris l’entraînement collectif, sans contact.
Ken : Aujourd’hui, on travaille encore beaucoup sur la récupération musculaire et on habitue progressivement mon tendon à supporter des charges équivalentes à mon poids. On a aussi commencé un peu le travail dynamique, mais ça reste encore léger
Quel a été le rythme de ta rééducation ? Est-ce que tu as pu compter sur un accompagnement particulier (kiné, préparateur, etc.) ?Léo : Pour ma rééducation on a travaillé avec une kiné de Perignat, au départ 3x par semaine puis on est passé à 2x. Étant moi même kiné ça a facilité les choses et on a pu échanger facilement sur ma rééducation. Je pense qu’on a fait du bon boulot.
Ken : Après l’opération, j’ai dû garder la jambe immobilisée pendant deux mois. J’ai commencé le kiné au bout d’un mois, mais au début c’était juste des massages et de légers étirements. C’est seulement après deux mois que j’ai pu commencer à remarcher doucement.
As-tu repris une activité physique ? Si oui, de quelle nature ?Léo : Comme je disais, j’ai repris l’entraînement collectif avec l’équipe, et je m’étais mis au crossfit au mois de juillet pour bosser le cardio.
Ken : Comme je ne pouvais pas conduire après l’opération, dès que quelqu’un pouvait m’emmener à la salle de sport, j’en profitais pour faire des exercices qui ne sollicitaient pas mon tendon. Maintenant que ça va mieux et que je peux conduire, j’y vais régulièrement pour travailler un peu le cardio et la musculation, sans solliciter ma jambe de manière trop dynamique.
Y a-t-il une personne ou un groupe (famille, coéquipiers, staff…) qui t’a particulièrement aidé à garder le moral ?Léo : J’ai pas été trop affecté par cette blessure, on va dire que je me suis blessé «au bon moment». Et puis il y a toujours plus grave dans la vie.
Ken : Dès que le verdict est tombé, j’ai reçu beaucoup de messages de soutien : de mes coéquipiers, d’anciens coachs, de ma famille bien sûr, et de mes amis. Je me suis vraiment senti entouré, et forcément, ça fait du bien au moral. J’en profite d’ailleurs pour les remercier.
Est-ce que cette blessure a changé ta manière de voir les choses, sur ou en dehors du terrain ?Léo : Légèrement oui, c’est ma première grosse blessure et au vu des circonstances dans lesquelles elle est arrivée, j’ai compris que j’avais peut être besoin d’un peu plus de récupération que quand j’avais 18 ou 19 ans.
Ken : Oui, déjà au niveau de la prévention. Si je reprends le foot, j’éviterai certaines erreurs du quotidien qui peuvent favoriser les blessures et je serai plus vigilant. Surtout, je chercherai à prendre un maximum de plaisir, parce que cette blessure m’a fait réaliser que ça peut arriver à n’importe qui, et qu’il faut profiter de chaque instant sur le terrain.
Quels sont tes objectifs pour cette saison à venir ?Revenir doucement ou frapper fort d’entrée ? 😉Léo : Mon premier objectif ça va être de reprendre à 100% sans douleur et que je puisse être totalement à l’aise dans mes déplacements. Après bien sûr ça va être de rejoindre l’équipe rapidement pour gagner des matchs.
Ken : Mon objectif, c’est d’abord de revenir à 100 % avant de reprendre le foot. Je compte reprendre doucement, avec une période où je ne ferai que m’entraîner. Et quand je me sentirai prêt, mentalement et physiquement, je retrouverai la compétition.
Penses-tu évoluer au même poste, ou as-tu réfléchi à d’autres options selon ta forme ou les besoins de l’équipe ?Léo : Il devrait y avoir des petits changements cette année 😉.
Ken : Honnêtement, ce n’est pas quelque chose à quoi j’ai réfléchi, sûrement parce que je n’ai jamais vraiment envisagé de jouer à un autre poste.
Même à distance, comment as-tu suivi les résultats de l’équipe ?Léo : Il restait 4 ou 5 matchs de championnat, et je les ai suivis à chaque fois.
Ken : Rien n’a changé, je m’intéresse toujours aux résultats de l’équipe comme si je jouais encore. J’ai suivi toute la fin de saison et je suis fier de ce qu’ils ont accompli. Je leur souhaite le meilleur pour la saison qui va bientôt commencer, et je serai évidemment derrière eux pour les encourager.
As-tu pu garder un rôle au sein du groupe malgré ton absence sur le terrain ?Léo : J’ai eu la chance d’avoir le brassard de capitaine pendant une partie de la saison dernière donc j’ai essayé de garder un rôle de leader pour aider l’équipe même en étant privé de terrain.
Ken : Je n’ai pas vraiment de rôle officiel au sein du club, mais je reste un coéquipier présent, toujours dispo pour échanger, communiquer et encourager si besoin.
Un message à faire passer à tes coéquipiers avant la reprise ?Léo : Au boulot !
Ken : Profitez de chaque match, jouez les uns pour les autres et prenez du plaisir. La saison est longue, mais avec de la solidarité et de l’envie, vous pouvez faire de grandes choses.
📢 Les permanences débutent ce mardi.
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